Saviez-vous que recevoir des dons quand l’on est prestataires d’aide de derniers recours, ce n’est pas simple. À l’image de la comptine «donner c’est donner, reprendre c’est voler.» l’ADDSQM lance la campagne Donner c’est donner, reprendre c’est voler; pour l’ajustement des dettes en lien aux dons à l’aide sociale.
Avant le 1er janvier 2019, une personne avait le droit de recevoir 3 dons en argent dans l’année avant de voir son aide financière coupé. Un pour sa fête, un pour noel et un autre sans occasion précise. Les autres dons considérés récurrents et répétitifs (deux fois et plus) étaient alors comptabilisés et transformer en dettes au ministère. La personne devait alors rembourser cette dette à la hauteur de 112$ par mois, directement enlevé de sa prestation mensuelle. Pour une prestation qui ne couvre déjà pas les besoins qu’elle prétend couvrir, c’est problématique.
En date du 1er janvier 2019, la nouvelle loi sur le revenu de base permet aux prestataires de recevoir des dons en argent à la hauteur de 100$ par mois. Une bonne nouvelle pour ceux et celles qui reçoivent de l’aide de leurs proches.
En contrepartie, nous avons remarqué que les agents de conformité se sont donné le mot pour aller fouiller le passé des personnes à l’aide sociale en quête de dons reçu en trop. Les agent.e.s peuvent reculer dans le dossier de quelqu’un jusqu’à 15 années en arrière pour trouver la provenance d’argent non-comptabilisé. Ce qui fait que plusieurs personnes se retrouvent avec des dettes incommensurables à payer pour des dons qu’elles pensaient pouvoir utiliser. Par exemple, Marie qui reçoit des dons de 20 $ hebdomadairement de la part de ses enfants depuis 3 ans, doit aujourd’hui rembourser la totalité de ces coups de mains, totalisant environ 3000 $, à coup de 112$ par mois. Nous serions de mauvaise foi de penser que le gouvernement Legault ai commandé à ses fonctionnaires d’aller gratter cet argentdans les poches des plus démunis avant qu’il ne soit trop tard, mais nous le pensons tout de même.
À la suite de cette constatation, nous nous sommes dit qu’il était temps d’agir. Nous revendiquons l’ajustement des dettes de dernier recours qui ont été calculées par l’accumulation des dons avant le 1er janvier 2019. C’est-à-dire, pour toutes les personnes comme Marie qui recevaient des montants inférieurs à 100$ par mois de leur famille et ami.e.s, leur dette serait effacée. Mais pour les mois où ces dons dépasseraient 100$, la différence serait tout de même convertie en dette. L’idée est de faire comme si les personnes assistées sociales avaient toujours eu droits à ces ressources et d’ajuster les dettes engendrées en conséquence.
Une lettre a été envoyée au ministre Boulet, sans succès. Après le refus catégorique de corriger le tir pour des milliers de personnes en situation de pauvreté, nous devons démontrer que notre demande est légitime. Pour l’instant, une pétition est déposée sur le site web de l’Assemblée nationale, il faut la partager au plus grand nombre de personnes possible ! l’ADDSQM va faire le tour des organismes de Québec pour faire signer une version papier, nous comptons sur vous pour l’afficher dans les milieux qui sortent de notre champ d’influence.
Si le ministre ne répond pas à nos demandes, la pression va augmenter. Nous ne lâcherons pas le morceau avant d’avoir une réponse claire du gouvernement.
Pour tous ceux et celles qui auraient reçu des dons avant le premier janvier 2019, nous vous suggérons de nous contacter.