J’ai du faire une demande d’aide sociale en 2010. J’ai dû cesser mes études de techniques infirmières, car mes problèmes de santé se sont vraiment aggravés. L’aide sociale m’obligeait, comme pour tous les autres parents monoparentaux, à faire les démarches en requête de pension alimentaire, et ce sans vraiment tenir compte du contexte ou de la situation familiale. J’ai été confrontée et soumise au même régime et règles discriminatoires qu’aux prêts et bourses; la pension alimentaire que versait mon ex-conjoint à ma fille était comptabilisée et déduite de mon chèque mensuel.
Je reçois une pension alimentaire pour ma fille, elle peut témoigner elle-même de l’impact qu’elle subit dû au fait qu’elle est privée de sa pleine pension alimentaire. En plus de ma fille, j’ai aussi deux garçons d’une autre union, de 12 et 13 ans. Pour ceux-ci, aucune pension alimentaire n’est versée actuellement par leur père.
Le montant accordé dans le jugement en pension alimentaire est de 450$ par mois. On conserve 300$ pour les 3 enfants, même si la pension est versée au bénéfice exclusif de ma fille. Le montant qui est versé pour ma fille est donc utilisé pour l’ensemble de la famille, autant pour elle que pour mes fils. Aussi pour moi, car ma prestation mensuelle est amputée de 150$ tous les mois. Un montant qui nous permettrait de mieux nous nourrir, nous soigner, enfin mieux subvenir à nos besoins.
Avant avril 2011, nous ne pouvions ma famille et moi que conserver 100$ par mois de la pension alimentaire de ma fille. En avril 2011, la loi fut amendée et nous pouvions bénéficier d’un 200$ de plus par mois, donc 300$ pour les 3 enfants. La pension alimentaire de ma fille servait aussi à aider mes fils.
Malgré le pas dans la bonne direction, il n’en manquerait pas tant pour mettre fin à la logique du détournement de la pension alimentaire.