Québec, le 11 décembre 2019– Aujourd’hui vers 13h30, une quinzaine de personnes ont occupé momentanément plusieurs bureaux de Services Québec. Elles ont perturbé les activités de ceux-ci en scandant chansons et slogans tout en distribuant du matériel informationnel. Ces personnes revendiquent la couverture adéquate des besoins de base pour tous.tes les prestataires des programmes d’aide de dernier recours. En ce temps des fêtes où la générosité des citoyen.nne.s est souvent sollicitée, les occupant.e.s affirment que les besoins ne seraient pas si criants si la couverture des prestations d’aide de dernier recours était suffisante.
« La prestation de base à l’aide sociale est de 669$. Ce n’est déjà pas suffisant pour vivre, alors imaginez pour passer un « joyeux » temps des fêtes », déclare Esther Baillargeon, co-porte-parole pour l’action. « La guignolée répond aux besoins ponctuels pendant le temps des fêtes, mais la pauvreté, c’est toute l’année que ça se vit », ajoute-t-elle.
L’élargissement du revenu de base à tous.tes les prestataires
En mai 2018, le gouvernement a adopté le projet de loi 173, qui prévoit des augmentations progressives des prestations de la Solidarité sociale, qui devraient atteindrela Mesure du panier de consommation (MPC) en 2023. Il s’agit d’un pas en avant, mais cette augmentation ne s’applique que pour les personnes ayant une contrainte sévère à l’emploi reconnue depuis au moins 66 des 72 derniers mois. « Cette augmentation s’applique à très peu de prestataires. Tout le monde doit manger, tout le monde doit se loger, donc tout le monde devrait pouvoir couvrir ses besoins de base. Déjà, si tous.tes les prestataires avaient le montant de la MPC, ce serait un bon premier pas », renchérit Roxane Blanchet, co-porte-parole.
La charité ne suffit pas
Les groupes dénoncent que les personnes assistées sociales s’appauvrissent de plus en plus. Les chèques d’aide sociale ne sont indexés que très peu alors que le coût de la vie augmente de manière fulgurante. Il suffit de constater le débordement dans les banques alimentaires et les ressources en itinérance pour comprendre que les prestations d’aide de dernier recours sont insuffisantes. « La charité n’est pas une solution à la pauvreté, c’est instable et ça ne rejoint pas tout le monde. Si le gouvernement prenait ses responsabilités et couvrait les besoins de base des personnes en situation de pauvreté, nous n’en serions pas là. La CAQ a débuté son mandat avec des milliards en surplus, elle pourrait se permettre de bonifier les prestations des plus pauvres », conclut Roxane Blanchet.
L’Association de Défense des Droits Sociaux de la Rive-Sud, l’Association pour la Défense des Droits Sociaux Québec Métropolitain et le Regroupement des femmes sans emploi du Nord de Québec sont des groupes de défense collective des droits qui militent pour l’amélioration des conditions de vie des personnes sans emploi et ils s’allient pour porter un message commun.